paroles du bout du monde

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samedi 17 novembre 2007

Décharge d'adrénaline à Queenstown

Amassez un bon paquet d'argent, souscrivez à une bonne assurance vie, serrez les dents et venez expérimenter quelques séquences frissons dans la capitale mondiale des activités extrêmes. La ville de Queenstown est bâtie sur les contreforts d'une colline qui s'évanouit dans les eaux azur du lac Wakatipu. Tout autour, quelques pointes enneigées percent l'horizon bleu. Une télécabine (la Gondola) nous dépose au sommet de la colline où l'on se défoule au volant d'une luge en dévalant les pentes cimentées du circuit. Les parapentes décorent le ciel de mille couleurs quand un bateau de l'America's cup trace un sillon fugace sur les eaux du lac. Près du sommet de la Gondola, une bande d'allumés se jettent dans le vide, pendus à une corde. D'autres partent un peu plus loin pour goûter aux sensations fortes de la chute libre en plongeant hors d'un avion à plus de 4000m d'altitude. Les rivières ne sont pas en reste avec le Shotover jet qui frôle les parois d'un canyon à une vitesse vertigineuse avant d'enchaîner un virage à 360°. Mais pour ceux qui prêchent pour des sensations plus raisonnables, les sentiers aux alentours de Queenstown offrent quelques moments de détente appréciables.
De notre côté, on se limitera à quelques tours de luge, une croisière agitée en Shotover et le saut à élastique qu'on a pratiqué quelques jours plus tôt et dont on garde un souvenir grandiose.

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mercredi 12 septembre 2007

Panorama sur les Annapurnas

Un bref saut à Kathmandou pour faire mon visa pour l'Inde avant de partir pour Pokhara et la région protégée des Annapurnas. Les treks les plus mythiques s'appellent le tour des Annapurnas en 17 jours et le sanctuaire des Annapurnas en 12 jours. Mais je n'ai pas le temps de fouler un de ces parcours et une agence de voyage de Kathmandou me propose en 6 jours, "le panorama des Annapurnas". Je fais la connaissance de Gyan Gurung qui m'accompagnera pendant ces 6 jours. Un souriant petit népalais d'une cinquantaine d'années.
Le lendemain matin, départ pour Pokhara, un trajet de 7h en bus. En route, nous laissons quelques touristes à Dumré ; de là, ils partiront pour Besi Sahar et débuteront le circuit des Annapurnas. À Pokhara, les hébergements pour touristes s'égrainent le long du lac. Atmosphère reposante loin du brouhaha de Kathmandou. Une photo panoramique accrochée sur le mur de la réception de la guesthouse me laisse songeur. Par beau temps, le lac reflète les géants de 7000 et 8000m de la région mais, je dois me contenter de la photo.
Je me balade dans la rue touristique de Pokhara avant d'établir mon permis pour accéder à la zone protégée des Annapurnas. Un simple droit d'entrée au parc. Je dévore un plat de spaghetti avant de m'endormir, l'esprit saupoudré de neiges éternelles. Demain c'est le grand jour.

1er jour : Naya Pul => Hilé
Un minibus local nous dépose à Naya Pul à 1h30 de Pokhara. On charge nos sacs et on disparait dans les méandres du village. Premier pont de singe pour traverser la rivière et enregistrement auprès des autorités du parc. Il convient d'enregistrer son trajet, son nom et le nombre de jours dans le parc.

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Un sentier s'éloigne du village. Je suis content de frotter mes souliers sur les chemins terreux de cette belle nature népalaise. Nous longeons la rivière. Les pluies de la mousson font des ravages. Quelquefois le sentier est impraticable et nous devons traverser les eaux tumultueuse de la rivière pour continuer sur l'autre rive. Cette première étape est courte et nous arrivons au village de Hilé. Un empilement de tôles ondulées sur des charpentes de bois multicolores avec des écriteaux divers : restaurant, guesthouse, delicious food, hot shower. La mousson est synonyme de saison creuse, et je suis le seul touriste de ce regroupement de maisons d'hôtes. Et pour 1 euro la nuit, il serait dommage de trimballer la tente. L'ambiance relaxante me fait réaliser le plaisir d'être là. De voir les champs étagés de la colline d'en face disparaitre au fur et à mesure où le crépuscule descend.

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2e jour : Hilé => Ghorapani
Des escaliers encore des escaliers. Une montée harassante qui m'arrache des litres d'eau de sueur. 1200m de dénivelé. Plus ou moins haut, de bois ou de pierre, l'escalier est devenu un leitmotiv. la tête se lève pour scruter la suite du parcours mais c'est souvent le regard bas et fuyant qu'elle puise son énergie pour ordonner aux jambes de se soulever et d'avancer. De grosses gouttes ruissèlent sur mon visage et s'éclatent sur les marche de pierre. Les yeux oublient les paysages alentours et toute l'énergie s'enfuit dans les quadriceps. La souffrance se lit sur le visage des autres fous qui sont venus chercher un peu de détente et d'air frais dans la nature difficile des Annapurnas. Ghorapani. Une incomparable satisfaction m'envahit quand je me déchausse et pend mes chaussettes qui gardent entre ses mailles le fruit de l'effort. En face, les montagnes ne sont pas là. Où sont passés les Annapurnas et le Dhaulagiri ? Derrière l'épais rideau nuageux. Le confort d'une chaise et d'un plat de pâtes me combleront amplement.

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3e jour : Ghorapani => Tadapani
Le réveil sonne. Le cadran indique 5h. Je penche la tête par la fenêtre et rien ne scintille dans le ciel. On annule l'ascension matinale vers Poon Hill, promontoire privilégié pour contempler le lever de soleil sur le massif enneigé. A une heure plus décente pour se lever, des fenêtres couleur azur entrouvrent la muraille grisâtre. les majestueux Dhaulagiri et Annapurna I apparaissent. Je dépouille du regard les arrête et éperons de l'Annapurna I et me mets à penser à Maurice Herzog et Louis Lachenal qui 50 ans en arrière devenaient les premiers alpinistes à réussir l'ascension d'un sommet de plus de 8000m. L'envie de lire le récit de cette aventure me dévore. Par chance, une petite librairie de Ghorapani détient une copie retraçant l'épopée de l'expédition française : "Annapurna, premier 8000". Le précieux livre au fond du sac, on s'aventure sur une nouvelle tranche d'escaliers.

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A 3000m d'altitude, une buvette désaffectée se mêle à la tristesse du temps. Notre attente n'y changera rien. Nous pénétrons dans une forêt de rhododendrons. Corps tortueux qui se prolongent de fleurs aux teintes vives quand vient le printemps. Rivière en cascade, arbres majestueux dans un coulis de nuages duveteux, balade en corniche. Le menu est alléchant. Et dire que pour ce trek je pensais marcher dans la neige, sur un sol aseptisé, sur des cailloux irréguliers. Rien de tout ça, un nature verdoyante et virevoltante. Une eau cristalline qui remplit les oreilles quand les yeux sont occupés à vérifier où les pieds se posent. Overdose de couleurs. Le chemin joue avec l'eau. Des rondins de bois enjambent la rivière et on saute d'une rive à l'autre.

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Arrivée à Tadapani, mes yeux se reposent enfin en allant et venant sur les premières lignes du récit de Maurice Herzog. La montagne sacrée du Machhapuchhare perce l'horizon. Silence... une bande d'admirateurs s'est levé. Les neiges de l'Annapurna sud scintillent. Silence toujours... La teinte orangée s'épaissit jusqu'à s'évanouir dans l'obscurité de la nuit naissante. Les pages du récit défilent.

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4e jour : Tadapani => Landruk
Les troncs de rhododendrons reprennent leur valse. Un jeune népalais se décortique les dizaines de sangsues accrochées à ses pieds ensanglantés. Plus chanceux, j'en aurai que 2. Un peu plus loin, un buffle nous démontre la capacité de ces êtres horribles à boire du sang. Le diamètre de ces sales bestioles est passé d'un millimètre à plus d'un centimètre. Quant aux yeux, ils ne se trompent pas. Le spectacle est plus aérien. Jungle et montagnes. Belle oxymore.

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5e jour : Landruk => Pothana
Courte journée. Un simple balade. La jungle s'éloigne et les rizières se dessinent. Je termine l'épopée himalayenne de Maurice Herzog et Louis Lachenal qui un certain 3 juin 1950 ont ouvert la course à la conquête des sommets de plus de 8000m.

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6e jour : Pothana => Phedi => Pokhara
On atteint le village de Dhampus et entreprenons une longue descente vers Phedi. Le spectacle des Annapurnas se referme. Je vis mes derniers instants avec mon guide Gyan Gurung auquel je me suis attaché. Mais sur la route du retour vers Pokhara, assis dans ce bus brinquebalant, je m'assoupis. Et j'ai l'intime conviction que ces chemins mythiques sur les contreforts de l'Himalaya reverront mes semelles Vibram et que Gyan Gurung sera de la partie...
Fin des aventures népalaises...
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dimanche 26 août 2007

Retour sur la grande muraille

On ne peut quitter la Chine sans revoir et reparler de son symbole. La France a la tour Eiffel et la Chine a la grande muraille. Avant hier et en famille, je suis retourné faire la randonnée entre Jinshanling et Simatai. De superbes perspectives avec un temps clément et des émotions intactes.

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Aujourd'hui, place à la muraille secrète. Une de ces nombreuses parties impossible à décrire dans un guide de voyage et qui fait le bonheur de certains chinois flairant le bon filon. Une alternative pour fuir les touristes qui envahissent les parties refaites de la muraille dans la périphérie de Pékin. Une petite marche d'approche coupe à travers bois et se termine au pied de la muraille.
Ce mélange énigmatique d'une antique construction humaine et de la végétation qui a repris le bout de terre qui jadis lui appartenait. Nous vivons les sensations de ces chasseurs de trésors et autres archéologues des siècles passés, assez fous pour quitter le confort de la ville, guidés par la quète obsessionnelle de nouveaux joyaux et de nouvelles terres. Nous nous émerveillons comme ces pionniers intrépides. Les flancs escarpés des collines auraient formé une barrière naturelle mais en coiffant sa crête par cette muraille, l'homme a montré son intention de dompter la nature, de lui montrer sa supériorité. Pour un temps. Car le temps montre que sans un entretien méticuleux, la nature avale tout, détruit ce fabuleux rempart et dévore la pierre.
L'invasion tant redoutée ne vint finalement pas des hommes mais de la terre. Au fil des années, les racines ont repoussé la roche, se sont infiltrées entre les pavés pour finir par les désolidariser et les ensevelir. Le fruit de la nature rampe sur la roche et nous contemplons cette lutte qui s'évanouit dans un somptueux entremêlement de couleurs et de formes.

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